Innovation, sécurité, IA : ce qui attend les DSI en 2025

En 2025, les Directeurs des Systèmes d’Information (DSI) doivent relever des défis technologiques et organisationnels majeurs. Loin d’être de simples gestionnaires de l’infrastructure IT, ils sont devenus des acteurs stratégiques, garants de la transformation numérique et de l’innovation. Entre intelligence artificielle (IA), cybersécurité, gestion des talents et maîtrise des coûts, leur rôle ne cesse d’évoluer. Quels sont les principaux enjeux auxquels ils doivent faire face ? Décryptage.

#1 L’intelligence artificielle : un virage incontournable

L’IA s’impose comme une technologie clé pour les entreprises. Déjà, l’année précédente, en écrivant ces lignes, nous nous étions fait l’écho de l’incontournable montée en puissance de l’intelligence artificielle avec l’arrivée, notamment, de Chat GPT. Dans une étude publiée en septembre 2024 ¹, l’entreprise américaine de conseil et de recherche dans le domaine des techniques avancées, Gartner, indiquait déjà que : 92 % des DSI estiment qu’elle – sous-entendu l’IA – sera intégrée dans leur organisation d’ici 2025. Pourtant, la mise en œuvre de l’IA reste un défi. Dans la même étude, près de la moitié des responsables de la mise en place de l’IA peinent à évaluer et à démontrer la plus-value que peut apporter la technologie. En 2025, un des défis du DSI est de matérialiser de manière tangible la valeur ajoutée qu’apporte l’IA à l’entreprise.

L’un des enjeux majeurs pour les DSI est donc d’adopter une approche pragmatique en intégrant l’IA dans des projets concrets, comme la maintenance prédictive ou la personnalisation client. En parallèle, la gouvernance des données deviendra une priorité avec l’émergence de nouvelles réglementations. En 2025, 40 % des grandes entreprises combineront leurs efforts en matière de gouvernance des données et de l’IA pour éviter les risques juridiques ².

#2 Sécurité et conformité : une pression réglementaire accrue

La cybersécurité restera une priorité absolue pour les DSI en 2025. Avec l’augmentation des cyberattaques et des nouvelles réglementations européennes comme DORA (Digital Operational Resilience Act), entrée en application le 17 janvier 2025 et NIS 2 (Network and information security), les entreprises doivent renforcer leur posture de défense.

DORA impose aux entités financières de garantir leur résilience face aux incidents cyber. Quant à la directive NIS 2, elle impose aux organisations critiques de sécuriser leur chaîne d’approvisionnement et de notifier rapidement les incidents. Face à ces exigences, les DSI devront renforcer leur collaboration avec les responsables de la cybersécurité (RSSI), mettre en place des protocoles de surveillance avancés et sensibiliser leurs équipes aux risques cyber. La gestion proactive des menaces deviendra un standard incontournable pour assurer la continuité des activités.

#3 Cloud souverain et FinOps : maîtriser les coûts et les infrastructures

L’essor du cloud de confiance ou cloud souverain sera un enjeu stratégique en 2025, notamment pour les secteurs manipulant des données sensibles (finance, santé, énergie). Ce modèle permet aux entreprises de profiter des avantages du cloud tout en garantissant la sécurité et la maîtrise de leurs données.

En parallèle, l’optimisation des coûts liés au cloud devient cruciale. La démarche FinOps, qui consiste à mieux contrôler les dépenses cloud tout en maintenant la performance des services, gagne du terrain. Sur le sujet, le DSI de la Française des Jeux souligne ³ : « Derrière le sujet du FinOps, c’est-à-dire du contrôle des coûts du cloud, il y a une question plus difficile : comment mesurer la valeur apportée ? C’est une réflexion générale de plus en plus forte pour les DSI, mais qui devient incontournable quand on entre dans des modèles « opex » portés par le cloud (c’est-à-dire des paiements récurrents et à l’usage, plutôt que des investissements, NDLR), qui imposent d’avoir une relation vivante, très forte, avec les métiers, afin de les responsabiliser. » En 2025, les DSI exploreront aussi des approches GreenOps, visant à réduire la consommation énergétique des infrastructures numériques.

#4 Rationalisation des outils et lutte contre le Shadow IT

Un terme à la mode … Mais, à bien y réfléchir, à ne pas prendre à la légère. Avec la banalisation de l’utilisation des outils IA au sein de l’entreprise, qui contrôle quoi ? L’expression « Shadow IT » désigne l’utilisation par les employés d’outils et de technologies (logiciels, services, applications, appareils, etc.) sans l’approbation ni la supervision du département IT. Et les entreprises sont bien sûr de plus en plus exposées aux risques liés au Shadow IT … En 2025, ce phénomène constituera toujours un problème majeur, représentant près de 47 % des incidents de cybersécurité 4.

Pour contrer cette menace, les DSI devront rationaliser les outils collaboratifs et les plateformes de partage de fichiers, tout en sensibilisant les employés aux risques liés aux applications non contrôlées. Une gouvernance stricte des outils numériques permettra d’assurer la sécurité des échanges et la conformité aux réglementations.