Quels sont les enjeux des DAF en 2025 ?
Quels sont les défis auxquels doivent répondre les Directions Administratives & Financières en 2025 ? Quels sujets vont devenir de plus en plus prégnants dans les prochaines années ?
En 2025, les Directions Administratives et Financières (DAF) évoluent dans un environnement complexe marqué par l’incertitude politique et économique qui génère un climat des affaires dégradé. Pour sa 13e édition, PwC, en partenariat avec la DFCG, a questionné 220 DAF sur les nouvelles priorités et les défis à relever pour 2025. Sans surprises, les défis liés au pilotage de la trésorerie restent prioritaires. Les 4 priorités des Directions Financières en 2025 sont, par ordre décroissant d’importance : 1/l’amélioration du pilotage de la performance, 2/la gestion du cash, des financements et de l’investissement, 3/ l’accélération du rôle des DAF en tant que business partner dans la stratégie de développement de l’entreprise, et 4/lLa gestion des talents.
Chose intéressante dans le rapport de cette année, l’étude a demandé aux répondants de se projeter dans 3 contextes qui sont déjà des enjeux réels pour les DAF et qui vont, à n’en pas douter, s’accentuer dans les prochaines années. Ainsi, la transformation technologique s’impose comme un levier indispensable pour améliorer la prise de décision et optimiser les processus financiers. En parallèle, le rôle du Directeur Financier s’élargit pour intégrer la création de valeur extra-financière, affirmant sa posture de « Chief Value Officer ». Enfin, face à un monde en perpétuelle mutation, le Directeur Financier devient un « Chief Resilience Officer », capable d’anticiper les changements, de maîtriser les coûts et de préserver les marges. Ces 3 enjeux redéfinissent non seulement les priorités des DAF, mais également leur positionnement au sein de l’entreprise, les plaçant au cœur des stratégies de transformation des organisations à venir.
Cet article décrypte en premier lieu les principaux enjeux remontés par l’étude en 2025 (Pilotage des indicateurs financiers/Montée en puissance de la RSE/Digitalisation accrue des outils), avant d’évoquer les nouveaux défis qui attendent dès demain les Directions Administratives et Financières.
#1 DAF 2025 : améliorer les modèles de pilotage
Les enjeux des Directions Financières en 2025 s’articulent autour de l’amélioration des modèles de prévision et du suivi dynamique des indicateurs financiers. L’adoption de solutions EPM ¹ (Enterprise Performance Management) est une priorité, avec 35 % des répondants prévoyant d’investir dans ces outils. Ces technologies permettent de renforcer la fiabilité des prévisions et d’optimiser la gestion financière globale.
La fiabilisation des modèles de calcul des coûts de revient et des marges est une autre priorité essentielle. Les outils d’analyse avancée jouent un rôle crucial pour identifier les déviations dans les coûts de production. Selon l’étude, 30 % des dirigeants souhaitent améliorer la précision de leurs modèles de costing afin de mieux comprendre la rentabilité des activités. La diffusion des standards de coûts au sein de l’organisation est également perçue comme une priorité : 58 % des répondants considèrent qu’une meilleure diffusion de l’information de ces standards pourrait encourager leur maîtrise à tous les niveaux de l’organisation. Les DAF se voient ainsi jouer un rôle pédagogique au sein de l’entreprise.
Par ailleurs, la gestion proactive de la trésorerie est renforcée par des initiatives telles que la systématisation du cash pooling ², qui optimise les frais financiers et améliore la liquidité. Des tableaux de bord consolidés, comme le « Cash Cockpit », permettent un suivi clair et efficace des indicateurs clés. Cette approche est cruciale pour les 45 % de dirigeants qui considèrent le monitoring du besoin en fonds de roulement comme une priorité majeure pour leurs équipes Trésorerie.
#2 DAF 2025 : la prise en compte de la RSE augmente significativement
L’étude montre que la RSE devient une préoccupation croissante dans le métier du financier. Elle impacte les activités de conformité réglementaire (+15 pts), de pilotage de la performance (+14 pts) et de la communication externe (+11 pts) – variations enregistrées sur les 2 dernières années -.
Les équipes Finance sont fortement mobilisées par la mise en conformité avec la réglementation CSRD ³ (Corporate Sustainability Reporting Directive). Cependant, seuls 21 % des dirigeants se sentent prêts à répondre aux exigences croissantes dans ce domaine.
Les éléments extra-financiers prennent également une place croissante dans la stratégie globale de l’entreprise. Les données RSE sont de plus en plus scrutées dans le cadre d’acquisitions ou pour l’accès au financement. Au sein de l’entreprise, elles sont intégrées dans les revues de performance, les processus prévisionnels et la conception de nouveaux modèles économiques, renforçant la vision globale de la performance de l’entreprise.
Par ailleurs, de nombreuses Directions Financières incluent une composante RSE dans leurs projets de transformation. Cela passe par l’ajout d’axes analytiques dans les systèmes d’information, la création de postes de contrôleurs de gestion RSE ou encore l’intégration de paramètres externalisés dans les modèles de calcul des coûts et de fixation des prix. Ces initiatives témoignent d’une évolution : les Directions Financières passent d’une lecture purement financière à une évaluation globale de la performance, intégrant des critères environnementaux et sociétaux.
Ce mouvement, initialement porté par les grands groupes, s’étend désormais aux entreprises de taille intermédiaire (ETI), illustrant l’ancrage progressif de la RSE dans les activités des Directions Financières.
#3 DAF 2025 : l’investissement dans la digitalisation continue
En 2025, le pilotage de la trésorerie est plus critique que jamais. Face à des marchés volatils et une pression accrue sur les liquidités, les DAF doivent maîtriser chaque aspect de la gestion du cash. C’est pourquoi la digitalisation reste le 1er levier d’investissement pour les Directions Financières, avec une accentuation de l’automatisation des processus et l’amélioration des capacités prédictives. En 2025, l’intelligence artificielle (IA) est perçue comme un atout stratégique majeur pour optimiser les prévisions budgétaires. Sans surprise, les DAF interrogées continuent d’investir dans les outils de digitalisation des processus financiers. Sont cités par ordre de priorité : les outils de dématérialisation, ceux consacrés à la Data Visualisation / Analytics, puis viennent les outils d’intelligence prédictive (IA) et enfin la technologie de la RPA⁴ . Comme l’année précédente, l’IA est perçue comme un outil capable de transformer durablement l’organisation de l’entreprise.
- Le chiffre clé à retenir : « 45% des Directions Financières souhaitent investir dans la digitalisation en 2025, notamment dans l’IA. »
Suite à ce baromètre sur les enjeux actuels qui les impactent, les enquêteurs ont demandé aux Directions Financières de se projeter à plus long terme dans 3 situations très marquées : 1/un cadre ultra-technologique, 2/un contexte dans lequel la transition écologique est au cœur de la mission de l’entreprise, et 3/une activité locale, caractérisée par la raréfaction des ressources et des chaînes d’approvisionnement plus courtes. À l’aune de ces 3 situations, les répondants ont dressé les contours du Directeur Administratif & Financier de demain. Voici donc les grands enjeux qui s’annoncent pour les DAF dans les années à venir.
#4 DAF de demain : champion du digital et garant de la protection des données
Dans un monde où la technologie redéfinit les pratiques, les Directions Financières deviennent des architectes de la performance. Au centre de son action se trouve la data, devenue un actif clé. Le Directeur Financier investit dans des technologies avancées, comme l’intelligence artificielle (IA), pour traiter des volumes massifs de données et produire des analyses prospectives. Ces outils permettent d’établir des trajectoires prévisionnelles robustes en intégrant des données non structurées, telles que des études sectorielles ou des plans stratégiques. Par ailleurs, l’IA optimise les processus financiers en accélérant la production d’états financiers, en détectant les fraudes et en approfondissant les analyses économiques.
Le Directeur Financier est également au centre de la gouvernance de la donnée. Il définit des standards d’utilisation pour toute l’entreprise, harmonise les référentiels et s’assure de la qualité et de la performance des outils technologiques. En devenant le garant des données financières et opérationnelles, il renforce la fiabilité des analyses stratégiques et positionne la finance comme un pilier de la prise de décision.
Ce rôle renforcé s’accompagne d’une exposition accrue auprès des parties prenantes internes et externes. En construisant un narratif puissant sur la création de valeur et la performance, il joue un rôle clé dans les relations avec les investisseurs et les marchés financiers.
Cependant, cette transformation technologique s’accompagne de nouveaux défis, notamment la cybersécurité. L’interconnexion croissante des systèmes expose les fonctions comptables et de trésorerie aux cyberattaques, ce qui peut impacter négativement la valorisation de l’entreprise. Le Directeur Financier devient ainsi un acteur majeur de la résilience cyber, utilisant l’IA pour anticiper et contrer ces menaces.
Enfin, la maîtrise des coûts technologiques devient un impératif. Avec l’adoption croissante de modèles Cloud, les Directions Financières doivent suivre de près leurs consommations et exploiter l’élasticité des plateformes pour optimiser leur ROI. Cela passe par l’introduction de KPIs spécifiques et d’outils dédiés pour mesurer et ajuster ces coûts complexes, mais scalables. Cette combinaison d’agilité technologique et de rigueur financière place les Directions Financières au cœur de la transformation numérique des entreprises.
#5 DAF de demain : la performance extra-financière priorité stratégique
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est devenue une priorité stratégique incontournable (Ancrage de la RSE dans les activités des Directions Financières : +15 points en 2 ans selon l’étude). Le Directeur Financier joue un rôle central dans l’intégration de l’empreinte sociétale et environnementale au sein des activités de l’entreprise. En 2025, l’empreinte environnementale est déjà perçue comme un élément clé de la valeur et de l’attractivité de l’entreprise pour les investisseurs, les clients et les collaborateurs. Le Directeur Financier devient garant de la performance globale de l’entreprise, en intégrant des éléments extra-financiers dans les modèles de lecture et de pilotage de la performance. Cela inclut l’anticipation des impacts des évolutions environnementales et sociétales, ainsi que la mise en conformité avec les normes de reporting extra-financier telles que la CSRD.
En tant que « Chief Value Officer », le Directeur Financier sera amené à piloter la réduction des externalités négatives, comme les émissions de CO2, en utilisant des indicateurs spécifiques tels que le prix interne du carbone. Par ailleurs, il jouera un rôle crucial dans l’allocation du capital et le développement de nouvelles activités, favorisant ainsi des modèles d’affaires à impact positif. La communication externe est également transformée, avec une intégration équilibrée des données financières et extra-financières pour renforcer la confiance des parties prenantes.
Quelles sont les clés de transformation ?
- Normalisation des modèles de mesure extra-financière :
- Adoption de cadres de référence tels que les normes CSRD et ISSB 5.
- Intégration des externalités, comme les émissions de CO2, dans les modèles de pilotage de la performance.
- Collaboration interfonctionnelle :
- Intégration des indicateurs extra-financiers dans les processus de prise de décision et dans les rapports annuels.
- Anticipation des impacts des évolutions environnementales et sociétales sur le business modèle de l’entreprise.
- Pilotage de la réduction de carbone :
- Conception d’indicateurs pour mesurer l’empreinte RSE de l’entreprise.
- Favorisation de stratégies d’investissements durables.
#6 DAF de demain : anticiper les contraintes externes et préserver les marges
Dans un monde en mutation, les modèles d’affaires deviennent de plus en plus fragiles, ce qui place la résilience économique au cœur des préoccupations des DAF. Le Directeur Financier, en tant que « Chief Resilience Officer », doit anticiper les contraintes externes, telles que la volatilité des coûts des matières premières et les interruptions des chaînes d’approvisionnement. Il assure la viabilité des modèles économiques en mettant en place des projections opérationnelles et financières basées sur des scénarios ajustables en temps réel. La compréhension fine des coûts d’approvisionnement et de production permet au Directeur Financier d’établir un dialogue robuste entre les fonctions Opérations, Achats et Production. Il active des leviers stratégiques, tels que la rationalisation des processus, l’augmentation des prix de vente lorsque possible, et la diversification des revenus, pour maintenir les marges dans un contexte de forte pression économique. La maîtrise de la structure des coûts passe également par l’utilisation de technologies de nouvelle génération, comme les ERP et outils EPM, pour faciliter les projections. La collaboration transversale avec l’ensemble des métiers devient essentielle pour garantir une réponse agile aux perturbations du marché.
Le DAF est au cœur de la réponse aux contraintes macroéconomiques et sectorielles. La maîtrise des coûts et l’activation de leviers stratégiques sont essentielles pour assurer la résilience.
Quelles sont les pistes d’actions stratégiques ?
- Anticipation des évolutions réglementaires et marchés :
- Surveillance active des changements législatifs et de leurs impacts financiers.
- Simulation de scénarios pour adapter rapidement la structure de coûts.
- Optimisation des coûts :
- Digitalisation des processus pour gagner en efficacité et réduire les coûts.
- Rationalisation des fonctions support et des chaînes d’approvisionnement.
- Activation de leviers de préservation des marges :
- Renégociation des contrats avec les fournisseurs et diversification des ressources.
- Mise en place de projections financières à granularité fine pour réduire les déviations imprévues.
Réforme de la facturation électronique : l’échéance approche
Dans la pile de dossiers qui attend cette année les Directions Administratives et Financières, nul doute que celui qui concerne le passage à la facturation électronique figure en bonne place. L’échéance, fixée à septembre 2026, approche …
Freedz accompagne les entreprises en tant que Plateforme de dématérialisation partenaire dans ce grand projet de digitalisation. À ce titre, elle pourra :
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1. Gestion des performances de l’entreprise. L’EPM se rapporte aux processus conçus pour aider les entreprises à planifier, budgétiser, prévoir et créer des rapports sur les performances métier.
2. Le but du cash-pooling est d’optimiser les besoins et les excédents de trésorerie en équilibrant tous les comptes des sociétés d’un groupe afin de réduire l’endettement global à court terme, et de pouvoir négocier des conditions bancaires optimales (Source : Banque de France).
3. Directive CSRD. Corporate Sustainability Reporting Directive en anglais, est une directive de l’Union européenne qui établit un nouveau cadre de reporting de l’ensemble des entreprises. Elle concerne toutes les dimensions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).
4. Robotic Process Automation. La RPA est une technologie qui utilise des robots logiciels, ou bots, pour automatiser des tâches répétitives basées sur des règles, telles que l’extraction, la validation, la manipulation et la création de rapports de données. Elle peut également s’intégrer à divers systèmes et applications, tels que l’ERP, le CRM, le courrier électronique et le Web.
5. L’ISSB est un organisme créé pour développer des normes mondiales en matière de reporting extra-financier des entreprises. Son objectif est de fournir aux investisseurs des informations claires et comparables sur la performance des entreprises en matière de durabilité.